Prisonniers de leur propre rébellion
Des membres du gouvernement de Trump ont soutenu une secte politique qui vise à renverser le régime iranien à Téhéran. Environ 2 000 de ses membres vivent dans un camp en Albanie. D’anciens membres disent que ce groupe soumet ses partisans à la torture et à la terreur psychologique.
Par Luisa Hommerich
Gholamreza Shekari, ancien membre des Moudjahidines du Peuple
Sur une route de campagne du nord-ouest de l’Albanie, un groupe étrange d’hommes et de femmes vivant ensemble dans un camp s’affairent à se préparer à renverser le régime iranien. Apparemment, trois fois par semaine, beaucoup d’entre eux s’entraînent à se trancher la gorge, à se casser les mains, à enfoncer les globes oculaires avec les doigts et à exécuter le soi-disant « Glasgow Smile », qui consiste à couper les joues du coin de la bouche vers l’oreille. C’est du moins l’histoire racontée par un ancien membre du groupe.
Le camp, d’environ la taille de 50 terrains de football et entouré de hautes clôtures, est situé à seulement 35 minutes en voiture des bars animés du centre-ville de Tirana, mais les personnes à l’intérieur vivent dans une sorte de capsule temporelle. D’anciens membres du groupe rapportent que la plupart des 2 000 résidents du camp ne sont pas autorisés à posséder le téléphone portable, des montres ou des calendriers, bien que les membres de l’organisation qui gère le camp nient ces affirmations.
Mostafa Mohammadi, un Iranien de 61 ans explique : « Ma fille vit quelque part là-dedans. Elle s’appelle Somayeh, une femme de 38 ans. » Son père, qui vit au Canada, affirme qu’elle est détenue dans le camp contre son gré, la raison pour laquelle il a passé plusieurs mois en Albanie l’année dernière. Lors d’une réunion là-bas, il a déclaré : « Je n’ai rien à voir avec la politique. S’il vous plaît, je veux juste voir ma fille. »
Comme tout le monde dans le camp, Somayeh Mohammadi est membre des Moudjahidines du Peuple, un groupe d’opposition iranien autrefois militant qui a été répertorié par les États-Unis et l’Europe en tant que groupe terroriste jusqu’en 2012. Cependant ces jours-ci, plusieurs membres de l’administration du président américain Donald Trump soutiennent ce groupe, communément connu sous l’abréviation l’OMPI. L’administration et l’OMPI, après tout, veulent voir la fin du régime actuel d’Iran – et maintenant que le groupe a le soutien de Washington, les Moudjahidines espèrent apparemment que son temps est enfin venu.
Lors de la conférence sur le Proche-Orient à Varsovie donnée mercredi, le président israélien Benjamin Netanyahu a évoqué une possible « guerre » avec l’Iran. Et lors d’un rassemblement de l’OMPI à Varsovie, l’avocat de Trump, Rudy Giuliani, a appelé à un changement de régime à Téhéran.
Pendant près de 30 ans, plusieurs milliers de membres des Moudjahidines du Peuple ont vécu en exil en Irak, mais en 2013, beaucoup d’entre eux ont déménagé en Albanie. Et depuis 2017, la majorité du groupe vit dans le camp isolé près de Tirana.
Influence croissant
Cependant, depuis la résidence de ce groupe en Albanie, les membres ont fait défection de plus en plus. Certains racontent des histoires de torture dans le camp et de séances de groupe au cours desquelles les membres doivent parler de leurs fantasmes sexuels. Les femmes seraient forcées de porter le foulard. Et tout cela se déroule au nom d’un chef fantôme nommé Massoud Radjavi, qui n’a pas été revu depuis 2003. En effet, il n’est même pas clair s’il est toujours en vie ; des photos des années 1990 montrent un homme moustachu en uniforme vert.
Les habitants du camp ne sont qu’une partie du mouvement, dirigé par Maryam Radjavi, l’épouse du leader disparu. Une femme de 65 ans fait la navette entre l’Albanie et son bureau à Paris, d’où elle dirige le bras politique du groupe, le Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI), qui est actif à la fois en Europe et aux États-Unis. Le CNRI est structuré comme une sorte de gouvernement intérimaire, prêt à prendre le relais à Téhéran dès le renversement du régime actuel et le groupe a des bureaux dans de nombreuses capitales, dont une à Washington non loin de la Maison Blanche. À Berlin, le CNRI a un bureau dans le quartier de Wilmersdorf, situé juste au sud-ouest du centre-ville. Le mouvement en Allemagne ne compte que quelques centaines de membres, mais il compte plusieurs milliers de membres dans le monde.
Maryam Radjavi est la dirigeante par intérim des Moudjahidine du peuple. Son mari n’a pas été revu depuis 2003. Ils se sont révélés d’habiles lobbyistes, ayant conquis des partisans influents ces dernières années. La secrétaire américaine aux Transports Elaine Chao, le conseiller à la Sécurité Nationale John Bolton et Giuliani ont tous pris la parole lors d’événements du CNRI et ils considèrent tout le groupe comme une alternative viable au régime actuel au pouvoir à Téhéran.
Giuliani lors d’un rassemblement annuel du CNRI à Paris en juin 2018 a déclaré : « Les mollahs doivent partir, l’ayatollah doit partir et ils doivent être remplacés par un gouvernement démocratique, que représente Madame Radjavi ». Il a suggéré qu’un tel changement de régime pourrait venir bientôt : « L’année prochaine, je veux avoir cette convention à Téhéran ! ». Giuliani et Bolton ont même rendu visite au groupe en Albanie, et lundi dernier, le 40e anniversaire de la révolution iranienne, le conseiller à la Sécurité Nationale a publié un message vidéo s’adressant au guide suprême iranien Ali Khamenei, dans lequel il a déclaré : « Je ne pense pas vous aurez de nombreux autres anniversaires à apprécier. »
Mais qui sont les alliés de Trump dans ce camp secret ? Deux statues de lions gardent la grande porte en fer à l’entrée du camp et les gardes crient « Non, non ! » Si quelqu’un s’arrête devant, trois hommes sortent de la porte et refusent de répondre aux questions, promettant que les demandes d’interview seront traitées le lendemain. Mais personne n’appelle jamais.
DER SPIEGEL n’a jamais reçu de réponse des Moudjahidines du Peuple ou du CNRI à aucune de ses questions d’interview avant la visite, ni de Tirana, de Paris ou de Berlin. Un avocat représentant le groupe a également refusé de discuter du cas de Somayeh Mohammadi. En effet, le groupe n’a répondu que lorsque DER SPIEGEL a envoyé un e-mail décrivant les accusations qui avaient été portées contre lui, un porte-parole du CNRI à Berlin niant essentiellement tout. Sur ses sites Internet, l’organisation affirme défendre la démocratie, les droits de l’homme et la stricte séparation de l’Église et de l’État en Iran. « Nous voulons un système pluraliste, la liberté des partis et de réunion », dit-elle, par exemple, dans un article intitulé « Le plan en dix points de Maryam Radjavi pour l’avenir de l’Iran ».
Les déclarations suggèrent qu’une fois que les Moudjahidines du Peuple prendront le pouvoir en Iran, tout s’améliorera immédiatement. Mais les rapports de ceux qui ont vécu dans le camp ne reflètent pas ce message. Au lieu de cela, ils semblent être prisonniers de leur propre rébellion.
“Mensonges, Manipulation et Peur”
Il est bien sûr indéniable que le régime de Téhéran et les Moudjahidines du Peuple sont engagés dans une guerre de propagande et il faut s’attendre à des mensonges des deux côtés. Mais DER SPIEGEL a parlé avec 15 anciens résidents du camp, certains d’entre eux pendant plusieurs heures – et leurs histoires sont largement cohérentes sur le point le plus important : l’organisation est essentiellement une secte à laquelle il est difficile d’échapper.
Gholamreza Shekari, un homme mince de 50 ans a passé 27 ans en tant que membre des Moudjahidines du Peuple, ajoute que « le visage public de l’organisation est libéral, cependant, cela fonctionne par le biais de mensonges, de manipulations et de peur. »
Shekari est tombé dans le groupe des combattants à l’âge de 20 ans, comme beaucoup d’autres l’ont apparemment fait aussi – grâce à de fausses promesses. En 1988, pendant la confusion de la guerre Iran-Irak, il a fui à travers la frontière irakienne, où il a rencontré des membres des Moudjahidines du Peuple. Shekari dit : « Ils ont parlé de liberté et de démocratie pour l’Iran et puis ils m’ont promis qu’ils arrangeraient un visa pour l’Europe pour moi. »
Plus tard, dit-il, ils ont pris ses documents et lui ont dit que s’il quittait le groupe, il se retrouverait dans une prison de torture irakienne. Un porte-parole de l’organisation rejette l’affirmation comme un « scénario de film ridicule et fictif ».
« Ils nous ont dit des mensonges pour assurer notre obéissance », dit Shekari. « Nous étions gardés et contraints de rompre le contact avec nos familles. Les affirmations selon lesquelles les combattants n’ont pas été autorisés à maintenir le contact avec leurs familles sont des « mensonges sans fondement », selon l’organisation.
Shekari dit qu’il a demandé à plusieurs reprises quand il serait autorisé à partir. Mais cela s’est avéré être une erreur : selon Human Rights Watch, l’organisation a commencé à torturer les membres qui voulaient quitter le groupe ou qui posaient des questions critiques au milieu des années 1990. « Ils m’ont insulté en tant qu’espion, m’ont battu les tibias jusqu’à ce qu’ils soient ensanglantés et ont éteint des cigarettes allumées sur ma peau”, dit Shekari. Après une semaine, dit-il, ses jambes étaient complètement noires. Il retrousse son jean pour révéler des cicatrices couvrant ses jambes.
En fin, dit-il, le chef Massoud Radjavi a rassemblé tous ceux qui avaient été torturés. « Il a menacé que si jamais nous en parlions, nous serions livrés aux Irakiens, ce qui signifierait des tortures supplémentaires ou la mort. »
Le groupe nie l’histoire de torture
Confronté à ces accusations, le porte-parole de la section allemande de l’organisation affirme que « ni dans les années 1990, ni avant ni après, le groupe n’a gardé ses membres prisonniers ni ne les a torturés ».
Malgré tout, Shekari est resté avec l’organisation pendant encore 23 ans, ce qui pourrait au mieux s’expliquer comme étant le résultat d’un lavage de cerveau. Ce n’est qu’en Albanie que les autres l’ont autorisé à partir, en septembre 2016. Aujourd’hui, il vit dans un appartement peu meublé à Tirana et reçoit un soutien financier de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Il n’a pas d’autre choix que de rester là où il se trouve car, en tant qu’Iranien, obtenir des visas est difficile et il existe de nombreux pays dans lesquels il n’est pas autorisé à voyager.
Après avoir quitté le groupe, il dit avoir reçu l’équivalent de 350 euros par mois du groupe pendant six mois « pour que je me taise », affirme Shekari. « L’organisation prétend que nous sommes tous des agents pour que personne ne nous croie », dit-il. « Mais je ne travaille pour personne. »
Les Moudjahidines du Peuple recevaient autrefois des fonds de l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein, mais ces jours-ci, les partisans du groupe collectent des dons et peuvent souvent être vus dans les zones piétonnes des villes allemandes, montrant aux passants des photos d’exécutions en Iran. Ils opèrent sous le couvert d’organisations portant des noms tels que « l’Association pour l’espoir futur » ou « l’Organisation d’aide aux droits de l’homme en Iran ». Selon l’Office fédéral pour la protection de la Constitution, l’agence de renseignement intérieure allemande, ces groupes et d’autres sont liés aux Moudjahidines du Peuple. Dans un message écrit à DER SPIEGEL au sujet du financement du camp, le groupe a écrit : « Tous les coûts sont couverts par les partisans de la résistance à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran ».
Les experts en sécurité pensent que les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël fournissent également un soutien financier au groupe, mais il n’y a aucune preuve de cette supposition. L’organisation écrit : « Nous n’avons reçu même pas un seul euro d’aucun gouvernement. »
Une « révolution idéologique »
Après le renversement du Shah, le groupe militant, toujours résolument anti-américain à l’époque, a perdu la lutte pour le pouvoir qui a suivi et a été persécuté par le régime religieux sous la direction de l’ayatollah Khomeiny. Les membres ont fui vers l’Irak, d’où ils ont perpétré des attentats terroristes en Iran et se sont battus contre leur propre pays pendant la guerre Iran-Irak.
Craignant que le groupe ne se désintègre, le leader Massoud Radjavi a lancé ce qu’il a appelé une « révolution idéologique » en 1985. Il a épousé la femme d’un confident et a forcé tous les autres à divorcer, les enfants étant envoyés à l’étranger. Les loyautés autres que celle envers le chef du groupe ne devaient plus être tolérées – et c’est alors que le culte de la personnalité entourant Radjavi et sa nouvelle épouse Maryam a commencé. Aujourd’hui encore, de nombreux résidents du camp continuent de porter l’image du chef sur une chaîne autour du cou.
La dernière fois que Massoud Radjavi a été vu, c’était en mars 2003, peu avant que les premières bombes américaines ne commencent à tomber sur Bagdad. Mais Maryam Radjavi continue de parler de son mari comme s’il était encore en vie. Peu de temps après le début de l’invasion de l’Irak en 2003, les Américains ont capturé le camp des Moudjahidine du peuple et désarmé le groupe. Bientôt, l’organisation a commencé à prétendre qu’elle soutenait les États-Unis, même si elle n’avait combattu au nom de Saddam Hussein que peu de temps auparavant.
Déjà en 2002, le groupe avait collaboré avec les services secrets israéliens du Mossad pour révéler que l’Iran avait commencé à enrichir secrètement de l’uranium. En 2007, des unités des Moudjahidines du Peuple ont commencé à recevoir une formation dans une installation militaire américaine dans le désert du Nevada – même si le groupe était toujours répertorié par Washington comme une organisation terroriste à l’époque. Et maintenant, l’administration Trump a adopté la position que les Moudjahidines du Peuple réclament depuis des années : une position dure envers l’Iran. Le groupe pense qu’il a joué un rôle : lorsque Trump a abandonné l’accord nucléaire avec l’Iran en mai, les commandants du groupe ont célébré comme s’ils venaient de remporter une grande victoire.
Leur liste de partisans est actuellement plus longue qu’elle ne l’a jamais été, y compris de nombreux sénateurs américains et membres de l’appareil militaire et de sécurité américain. L’ancien chef du renseignement saoudien, Tourki Bin Faysal al Saoud, en est également un partisan. Au Parlement européen, un groupe appelé Amis d’un Iran libre plaide au nom des Moudjahidines du Peuple, tout comme un groupe multipartite au Parlement fédéral allemand, le Bundestag, appelé le Comité allemand de solidarité pour un Iran libre.
Rudy Giuliani – Ancien maire de New York
En octobre, Martin Patzelt, un parlementaire de l’Union chrétienne-démocrate (UCD) de la chancelière Angela Merkel, a visité le camp en Albanie avec l’ancienne présidente du Bundestag Rita Süssmuth, également de la UCD. Süssmuth a fait l’éloge de la « culture de la joie de vivre » parmi les Moudjahidines du Peuple, ajoutant que les services secrets iraniens ont propagé à plusieurs reprises des « choses terribles » à propos du groupe.
Les Moudjahidines du Peuple ont souvent rejeté toutes sortes d’accusations comme propagande de Téhéran. Et cela a été une stratégie efficace, en partie parce que l’Iran a brutalement persécuté le groupe dans le passé et exécuté des milliers de ses partisans.
Pied de guerre
Les représentations de ceux qui ont quitté l’organisation donnent l’impression que le groupe est constamment sur le pied de guerre. Huit résidents dorment dans chaque chambre et doivent se lever entre 4h30 et 5h00. En plus de l’entraînement au combat, ils s’occupent également des projets de construction dans le camp. Les transfuges affirment également qu’environ un millier de membres travaillent dans la soi-disant « chambre informatique », utilisant prétendument de faux comptes pour publier de la propagande pro-organisation sur Twitter et Facebook. D’autres, disent d’anciens membres, utilisent le service de messagerie Télégramme pour inciter de nouvelles recrues iraniennes à les rejoindre en Albanie.
Les répliques du porte-parole du groupe qui affirment que l’organisation dirige une usine de trolls ne sont qu’une « tentative de dissimulation de faux comptes appartenant au régime iranien ».
Les anciens membres du groupe disent qu’il y a quelque 200 commandants dans le camp et ils lisent parfois une lettre de leur chef disparu, y compris des phrases comme : « N’ayez pas peur, la victoire est à nous, nous serons en Iran ».
La question de savoir pourquoi le gouvernement albanais tolère le groupe iranien dans son pays est une question à laquelle le ministère de l’Intérieur à Tirana n’est pas disposé à répondre. Mais les documents du gouvernement américain expliquent clairement pourquoi les Moudjahidines du Peuple se sont retrouvés en Albanie en premier lieu.
Après la chute de Saddam Hussein en 2003, la situation est devenue de plus en plus dangereuse pour eux. Pendant son mandat, la secrétaire d’État Hillary Clinton a aidé à trouver une solution, en collaboration avec les Nations Unies, et finalement l’Albanie a accepté d’accueillir un certain nombre de membres du groupe. En retour, les États-Unis ont fait don de 20 millions de dollars à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés et ont promis une aide au développement à l’Albanie.
À partir de 2013, les chefs de groupe ont commencé à acheter des terres et ont finalement construit le camp, y compris des dizaines de conteneurs blancs et des bâtiments gris à deux étages. Ils abritent une grande cuisine, une boulangerie, un studio de musique, un centre informatique et un cabinet dentaire – du moins selon une vidéo de propagande. Sur une autre des rares vidéos de l’intérieur du camp, on peut voir Somayeh Mohammadi, la femme dont le père tente de la libérer depuis 21 ans. Dans le clip, elle porte un uniforme avec un foulard et est interviewée par deux journalistes albanais. Son père, dit-elle, est un agent du régime iranien et insiste sur le fait qu’elle veut rester dans le camp. « Voici un pays libre. Si je veux aller n’importe où, je peux aller. »
L’histoire que son père doit raconter, étayée par des documents et du matériel vidéo, sonne tout à fait différemment. Mohammadi lui-même était un partisan de longue date de l’organisation et il a collecté des dons pour ce groupe au Canada, où il vit depuis 1994. Lorsque Somayeh avait 17 ans, une femme de l’organisation lui a proposé un « court voyage » au camp en Irak.
« L’organisation ne donne rien »
Somayeh n’est jamais revenu. L’organisation a envoyé un enregistrement sur cassette de Somayeh disant qu’elle avait décidé de rester dans le camp. Son père dit que l’organisation l’a attiré dans divers pays avec la promesse qu’il pourrait la voir, mais l’a plutôt utilisé dans des manifestations. Mohammadi dit : « L’organisation ne donne rien sans recevoir quelque chose en retour ».